La réalité est là, bien présente : des hommes, des femmes, des enfants risquent tout pour gagner nos côtes… Il fut un temps où l’intelligence des cœurs était opposée à ce qu’on croyait être le réalisme froid : il pouvait y avoir conflit entre l’aide aux pays les plus pauvres et notre intérêt immédiat. Il était fréquent d’entendre le sempiternel refrain "il ne faut pas donner aux pays étrangers, il y a assez de misère dans notre pays" dans la bouche de ceux qui n’ouvraient pas toujours leurs mains pour aider ceux qu’ils côtoyaient. Les temps changent et le réalisme nous commande de voir plus loin que nos intérêts à court terme si souvent trompeurs.
Comme chaque carême, le CCFD‐Terre Solidaire nous aide à voir un peu plus loin, à "élargir l’espace de notre tente" (Isaïe 54,2), à permettre à l’intelligence du cœur de reprendre le dessus sur nos aveuglements. Ainsi, nous voici appelés à "sortir" de chez soi, pour ouvrir notre regard vers celui que nous ne connaissons pas encore. Avec le CCFD, nous comprenons mieux les paroles prémonitoires du Bienheureux Paul VI en
1967 : "Le développement est le nouveau nom de la paix"
Père Philippe Hénaff