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Diacres

Éric Gajewski
Christian Carol
Mon histoire
« Trouve la paix en toi et des milliers autour de toi seront sauvés ». Saint Séraphin de Sarov.
Cette citation me revient souvent en mémoire. Rien n’est plus contagieux que nos états intérieurs. Que de chemin à parcourir, que de combats spirituels à mener, avant de pouvoir diffuser cette Paix qui vient de Lui, sans qu’il soit parfois besoin de dire un mot ou de faire un geste. Avec l’exercice de la charité, y a-t-il plus beau cadeau à faire à nos frères ?

Je suis né à Toulouse. J’ai toujours travaillé dans le monde bancaire. Parallèlement, j’ai enseigné l’économie financière puis la communication pendant trente ans. Mon épouse Agnès est biologiste dans un hôpital pédiatrique. Nous nous sommes mariés à l’Église de Stella-Matutina. Nous avons trois fils et deux petits-fils.

Mon cheminement.

J’ai toujours eu la foi. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours cru en Dieu. J’ai pu douter de moi et des autres, mais jamais de Lui. C’est là un mystère. Pourquoi ai-je reçu cette immense grâce alors que d’autres sont dans une nuit spirituelle ?

L’accompagnement spirituel, l’étude, et les exercices de Saint Ignace ont marqué ma vie.

L’accompagnement spirituel. J’ai été accompagné pour la première fois à l’âge de dix-sept ans ; ce fut un vrai enrichissement, tant au niveau spirituel qu’humain. Je suis accompagné depuis plus de vingt ans par un jésuite. Être écouté par une personne remplie de sagesse et de miséricorde est une grande grâce.

L’étude. J’ai commencé à lire des ouvrages de spiritualité ou de théologie à l’âge de 15 ans, encouragé par une jésuite. Je vivais alors dans un environnement hostile au christianisme – je me faisais parfois huer quand j’allais aux séances de l’aumônerie. Ce prêtre m’a montré l’importance d’être structuré psychologiquement et intellectuellement. Il a renforcé mon goût pour l’étude et la réflexion. Pour moi, découvrir de nouvelles idées, de nouveaux points de vue, et les traduire en actes, est source de joie.

Les exercices spirituels de saint Ignace. La pratique des exercices spirituels m’a profondément marqué. Je cite un extrait du témoignage que l’on m’avait demandé juste après les avoir accomplis : « Je sens maintenant les résonances entre vie et prière, chacune nourrissant l’autre. Je me sens en paix, ce qui ne veut plus dire que mon tempérament un peu fort ou certaines agressions ne me font pas sortir de moi, cela veut dire qu’au fond de moi, la paix règne, et que des évènements extérieurs ne peuvent m’altérer que momentanément et superficiellement. Certains versets de la bible résonnent tellement en moi que je les comprends au plus profond de moi-même. »

Qu’est-ce qu’un diacre pour moi ?

Un souvenir revient sans cesse à mon esprit quand je pense au diaconat. Il y a quelques années, bien avant d’être diacre, j’accompagnais le père Hénaff au cimetière de Saint-Cloud le jour des défunts. Mon rôle était simple :  protéger de la pluie avec mon parapluie notre curé et le livre des bénédictions. Le père Hénaff accueillait une à une les familles endeuillées. J’étais là, à ses côtés, silencieux. Pourtant, je me suis rarement autant senti à ma place qu’en ces instants. Je me rappelle m’être dit alors que si un jour je devais devenir diacre, j’aimerais être là, parmi ces personnes souffrantes, priant avec elles.

Comme le rappelait le pape François, le diacre n’est pas « un super laïc ». Dans la paroisse, il y a des personnes bien plus investies que moi, qui font preuve d’une très grande générosité. Le diacre est juste une personne qui a été appelée pour être configurée au Christ Serviteur par la grâce de l’ordination. S’il est tant fait appel à l’Esprit Saint lors de la messe d’ordination, c’est bien parce que c’est Lui, l’Esprit Saint, qui a le premier rôle, et non le futur diacre avec ses quelques qualités et ses inévitables défauts. Pour moi, le diacre est appelé à être une icône du Christ serviteur. C’est-à-dire que quand on le regarde, on se rappelle que l’Église est servante, et que soi-même, en tant que baptisé, notre mission est de servir nos frères, de leur laver les pieds, et de trouver là notre joie.